Je l'ai vue

«
 Un auteur invité, à la manière de Jean Ferrat




« Je l’ai vue, je l’ai vue, je vous jure un matin »
Mais elle n’arrivait pas, comme la jeune vietnamienne de Ferrat « en avion de son pays lointain » mais en voiture de sa Lorraine pas si proche. Et il l’a découverte, silhouette fluette, gracile et fragile, surmontée d’une crinière de cheveux en bataille.
Qu’éprouvait-elle alors ? Était-elle aussi sereine qu’elle tentait de le faire croire ? Une fois dans la chambre, elle semblait à la fois résolue et paniquée. Peut-être le plus difficile pour elle fut-il d’exprimer à voix haute la raison de sa présence dans cette chambre anonyme avec un homme dont, après tout, elle ne savait presque rien. Il insista pourtant, il fallait qu’elle le dise, qu’elle assume, qu’elle accepte, voire même qu’elle réclame la fessée qu’il avait bien l’intention de lui flanquer. Rien ne l’aurait fait renoncer, sinon la conviction qu’elle n’y était pas vraiment décidée. Elle parvint donc à murmurer qu’elle savait pourquoi elle était là, et que c’était pour recevoir une fessée.
Elle allait donc se soumettre à cet homme inconnu. Accepter les règles qu’il édicterait. Subir sa volonté. Céder à ses ordres et à sa perversité. Ses consignes avaient été impératives, ne pas faire pipi durant les deux heures précédant leur rencontre. Elle avait obéi. Avait-elle compris que cette exigence s’accompagnerait de l’interdiction de fermer la porte de la salle de bain quand elle irait faire pipi ? Cette étape là aussi dut être difficile pour elle, mais elle avait compris qu’elle était inéluctable.
Comme était inéluctable celle du troussage. Sentir ses mains qui remontent le long de ses cuisses, qui les découvrent. Il la déballe comme on le fait d’un paquet cadeau. La jupe légère est prestement retroussée. Il aime ce mot, qui n’a pas, pour lui, le même sens que relevée. Être troussée, c’est très différent. On trousse une soubrette, et on la fesse. C’est tout simple.
Mais auparavant encore faut-il qu’elle soit déculottée. Non pas mise nue, non pas déshabillée, mais bel et bien « d é-cu-lo-ttée » On peut retirer sa culotte pour de multiples raisons. Mais on n’est déculottée que pour recevoir la fessée. Il a découvert cette culotte qui flotte autour de ses cuisses si fines avec émotion. Il a passé la main par l’ouverture, pour découvrir des doigts d’abord, comme à l’aveugle, ce qu’il sait qu’il va frapper. Et elle fut déculottée. Il mit son cul à l’air. Il découvrit la lune.
Et avec quel bonheur ! Découverte subtile, étonnante, déconcertante. Un derrière rond. Des fesses tellement inattendues. Des fesses qui lui semblèrent faites pour la fessée.
Et elles le furent. Sans restriction. A la volée. A grands coups de paluches. Ces fesses qui rosissent, rougissent. S’agitent, s’entrouvrent, se referment. Laissent apparaître, furtivement d’abord, le Graal du petit trou secret. Ces fesses qu’il frappe avec délectation, avec ferveur, avec passion.
Avait-elle prévu vraiment qu’une fessée, ce n’est pas seulement, pour lui, des séries de claques sonores sur le derrière ? Avait-elle anticipé ses exigences perverses ? Cette mise au coin qu’elle a tant de mal à assumer. L’injonction de mettre les mains sur la tête, dans cette position régressive d’enfant punie. L’interdiction de bouger, qu’elle ne respecte pas, s’agitant, bougeant les mains, se tordant les poignets, avec la conséquence inéluctable de nouvelles claques.
Elle avait par contre anticipé que le fessée ne serait pas que manuelle. Elle savait qu’il avait emmené avec lui son matériel. Un martinet, une brosse à cheveux. Le premier cingle, mord, griffe. Mais peut aussi frôler, caresser. Se glisser entre les cuisses, s’infiltrer dans la raie des fesses, titiller le petit bouton. Puis, brusquement, il redevient instrument cruel de punition. Sa chevelure de cuir s’abat sur les fesses avec un chuintement de ramages secoués par le vent. Elle s’étale sur le derrière, s’égare parfois sur l’arrière des cuisses. Les lanières cinglent même parfois la plante des pieds, et aussi les seins. Est-ce encore une fessée, ou déjà l’entrée dans autre chose ?
La brosse, elle, percute. Claque. S’abat. Meurtrit. Laissant, à chaque impact, une éphémère marque plus rouge.
Nouveau séjour au coin. Nouvelles désobéissances, nouvelles claques. Et le plaisir, pour lui, de la voir maintenant toute nue. Ces hanches étroites, cette taille fine, ses bras qui se tortillent, et ce cul qui illumine, qui radie, qui rayonne. Ses seins menus, offerts, avec leurs tétons durcis. Et qui vont être mis à l’épreuve. Qui vont être malmenés. Qui vont souffrir. Comprend-elle cette envie, ce besoin de la faire souffrir, lui qui pourtant ne veut que son bonheur ? Comprend-elle cette épreuve perverse ?
A quoi pense-t-elle quand, les yeux bandés, elle sent les mâchoires des pinces se poser sur la pointes de ses seins ? Son visage se crispe quand les pinces se referment sur les tétons si sensibles. Elle réprime à grand peine un gémissement de douleur. Mais elle résiste, bravache, courageuse, fière, et si belle ! Elle subit la morsure cruelle. Elle supporte la douleur qui s’accroît quand, encore une fois plus pervers, il tire sur la chaînette qui relie les pinces. Et l’éclair de douleur sera encore plus fort, plus incisif, quand les pinces seront retirées. Elle geint, elle se cabre, mais elle sait qu’elle a franchi une étape.
Y-a-t-il une frontière entre ces traitements cruels et ce qui suit ? Cette bouche gourmande sur son intimité, ces lèvres qui embrassent les siennes, cette langue qui titille, qui s’introduit, qui s’enfonce, qui lèche avidement. Il boit à elle comme on boit à une source. La langue et les doigts prennent possession d’elle. Pénètrent, forcent, s’enfoncent dans les deux orifices secrets. Elle s’offre. Elle se donne. Ouverte, accueillante. Elle va subir ce que les imbéciles appellent les derniers outrages. Elle va être pénétrée, sautée, baisée. Sait-elle à quel point elle redonne vigueur à sa virilité ? Est-elle consciente du cadeau somptueux qu’elle lui fait ? Cette découverte, ce monde nouveau pour lui. Cette sensation qui le fait vaciller de plaisir quand son sexe s’enfonce en elle, dans la chaleur moite et humide ou dans l’anneau qui cède sous la pression.
A-t-elle été encore fessée après ? Le sait-elle, le sait-il ? Ne sont-ils pas au-delà des conventions, au-delà des règles, au-delà même des distinctions ? Fesser, claquer, meurtrir, cingler, frapper, baiser, lécher, sucer, embrasser, jouir de faire jouir, c’est exister, c’est vivre. Vivre fort, vivre plus.

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