Aventure cycliste
Zaza, profitant des premiers beaux jours, a sorti sa bicyclette pour une promenade champêtre, bravant les rigueurs du confinement sanitaire. Elle pédale avec entrain dans les chemins forestiers de sa Lorraine. Quand elle est dépassée par un cycliste qui, au moment où il la double alors qu’elle peine dans une montée, se permet un petit signe moqueur en lançant :
« Pousse, ma poule, t’auras un vélo ! »
Le sang de Zaza ne fait qu’un tour, d’autant qu’elle a immédiatement remarqué que le quidam utilisait un vélo électrique. Malgré son essoufflement, elle lui adresse un vigoureux :
« Eh va donc, enfoiré ! J’ai pas b’soin d’moteur, moi, papy !»
Cela ne ralentit en rien la progression du quidam qui s’éloigne en réitérant son geste ironique. Zaza, elle, continue à peiner, le souffle un peu court d’avoir crié tout en pédalant.
Quelques kilomètres plus loin, alors qu’elle s’engage dans un sentier tortueux et pierreux elle entend un sifflement caractéristique. Aucun doute, le pneu avant de sa machine vient de crever. Déjà énervée par son altercation avec l’autre cycliste, elle braille une bordée de jurons à faire rougir un charretier. Et quand elle constate qu’en plus elle a oublié de reprendre la pompe qui lui a servi à gonfler les pneus avant de partir elle lance rageusement le vélo, qui pourtant n’en peut mais. La perspective de poursuivre son chemin en poussant piteusement son vélo la fait enrager. En plus le soir va bientôt tomber, et elle pense aux mots de la chèvre de Monsieur Seguin, à la montagne qui devint violette. Désemparée, elle trépigne de colère en maugréant :
« Putain de journée de merde ! Un connard et maintenant un pneu foutu ! Et me voilà au milieu de nulle part !»
Certes, il y a fort peu de loups dans les forêts lorraines, mais elle sait qu’il y a aussi peu de promeneurs et qu’elle risque de devoir poursuivre son chemin seule, ce qui ne la rassure pas. Sa peur n’est que plus forte quand elle entend une voix narquoise :
« Eh … on dirait que madame aurait bien besoin de l’aide d’un connard muni d’une pompe et d’une rustine ... »
Elle se retourne, interdite, pour se trouver nez à nez avec le cycliste qu’elle a abreuvé d’injures un peu plus tôt. Lequel ne semble pas lui en tenir rigueur, puisqu’il est déjà agenouillé près de la bécane et qu’il se met immédiatement à démonter la roue endommagée. Zaza tente bien de lui proposer :
« Euh… merci monsieur ...si vous pouvez juste me prêter votre pompe, je vais me débrouiller »
Mais l’autre, sans se retourner grommelle :
« Laisse faire Papy ! »
Zaza est bien consciente d’avoir été grossière, et elle choisit de se tenir coite tandis que l’autre place une rustine sur le pneu, puis le regonfle et remonte la roue sans desserrer les dents.
Penaude, Zaza reprend son vélo en main puis, d’une voix qu’elle essaye de rendre charmeuse remercie le quidam pour son aide.
« C’est bien naturel, entre cycliste, on s’entraide, pas vrai ? »
Répond-il en ajoutant :
« Mais ça n’empêche pas d’être polie... »
Zaza marmonne :
« Oh … je suis désolée, monsieur...ça ...ça m’a échappé ... »
L’autre reprend le mot au bond :
« Ah ça vous a échappé … fort bien, ma petite. Mais vous n’échapperez pas à la suite ... »
Et sans, coup férir, il entoure les hanches de Zaza du bras gauche, et la fait se pencher sous le sien. Avant qu’elle ait pu se rendre compte de ses intentions, elle a déjà reçu une volée de claques sur le cycliste qui moule ses cuisses et ses fesses. Malgré ses gesticulations et ses cris de colère, le quidam poursuit tranquillement la fessée tout en commentant, ironique :
« La politesse, c’est comme le vélo, ma petite ... »
Une nouvelle volée de claques.
« Ça ne s’oublie pas ... »
Une nouvelle rafale.
« Mais il faut parfois un rappel ... »
Nonobstant ces mots, Zaza hurle :
« Mais je ne vous permets pas, espèce de vieux satyre lubrique ! »
Les mots semblent avoir ébranlé son adversaire. La main cesse de s’abattre sur le derrière offert, mais le bras la maintient fermement en position. Et il reprend :
« La fessée non plus, ça ne s’oublie pas … mais il faut la pratiquer régulièrement ! »
Cette fois, Zaza tente, vainement, de se dégager en lançant une nouvelle bordée d’injures. Mais sa voix s’étrangle quand elle sent son cycliste (le vêtement, pas le monsieur) glisser. Le cycliste (le monsieur cette fois) est bel et bien en train de la déculotter! Il se permet même un commentaire goguenard :
« Oh mais qui se douterait que mademoiselle la mal élevée porte une si jolie petite culotte sous ses vêtements de routarde ! »
Zaza est tellement tétanisée qu’elle ne songe même plus à hurler. Elle a le souffle aussi court que tout à l’heure quand elle pédalait dans la montée. Ses jambes ont beau battre comme si elle nageait la crawl, elle ne peut se libérer de l’éteinte qui la laisse vulnérable. Pourtant, au moment où elle sent les doigts de l’homme saisir l’élastique de la culotte elle retrouve la force de hurler :
« Nooon monsieur ...pas la culoooote ! »
Mais il est déjà trop tard, l’air frais qui lui caresse les fesses déjà chaudes de la raclée initiale serait suffisant pour qu’elle se rende compte de la situation. Elle est bel et bien cul nu, au milieu de la forêt, à la merci d’un sadique ! Lequel prend le temps de commenter, facétieux :
« Eh, mademoiselle, une fessée c’est cul nu ...c’est la règle ...surtout pour les petites insolentes et vulgaires ! »
Et, incontinent, la main reprend ses allers et retours, claquant à toute volée un derrière maintenant brûlant, et s’égarant aussi sur l’arrière des cuisses. L’ignoble individu se permet en plus de remarquer :
« Des cuisses de cycliste … musclées et réactives, compliment, mademoiselle ! »
Zaza n’a plus la force de protester. Elle ne peut que subir en gémissant une fessée carabinée.
Quand, enfin, l’homme la repose sur ses pieds, elle n’a même pas le réflexe de l’apostropher. Vaincue, elle remonte péniblement son slip et son cycliste, réprimant une grimace de douleur quand celui-ci glisse sur ses fesses endolories.
Comme si rien ne s’était passé, l’homme remonte en selle et l’invite :
« Allez, en route, je vais vous suivre. A cette heure, dans ce coin isolé, vous pourriez faire de mauvaises rencontres ... »
Elle n’a pas le réflexe de lui rétorquer qu’en matière de mauvaise rencontre, elle a déjà donné. Ce n’est qu’une fois rentrée chez elle que Zaza se souviendra qu’au lieu d’agonir d’injures celui qui l’avait ainsi fessée comme une gamine, elle est remontée elle aussi sur son vélo et a même lâché un
« Merci, monsieur ... »
Avant de repartir, mais cette fois en pédalant en danseuse pour éviter que son derrière meurtri ne touche la selle ...
Aventure cycliste
2ème partie
Souvenirs douloureux
Le chemin est toujours aussi cahoteux, Zaza doit zigzaguer entre les pierres et les ornières. Depuis sa rencontre avec celui qu’elle appelle « le vieux cycliste pervers », elle est déjà revenue plusieurs fois sur ce foutu sentier ponctué de chausses-trappes. La première fois ses pas, ou plutôt ses tours de roues l’y avaient amenée « à l’insu de son plein gré » comme aurait dit un autre cycliste. Quand elle avait reconnu la clairière où, après avoir réparé sa bicyclette, l’inconnu au vélo électrique l’avait courbée sous son bras et fessée comme une gamine, elle avait eu un moment de panique. C’était comme si elle se réveillait en plein cauchemar. Elle revoyait la scène comme sur un écran, comme un spectacle dont elle aurait été l’actrice. L’homme qui la prend par les hanches. Qui la force à se pencher sous son bras. Elle avait été tellement surprise qu’elle n’avait même pas eu le réflexe de protester. Avant qu’elle comprenne vraiment ce qui allait lui arriver, son pantalon de cycliste était déjà descendu au milieu de ses cuisses, et une claque violente frappait sa fesse droite. Ce vieux con au vélo électrique prétendait lui flanquer une fessée ! C’était tellement invraisemblable, inimaginable ! Comme s’il était possible de fesser une femme comme elle, une adulte! Eh bien oui, c’était possible, puisqu’il le faisait. Elle avait bien tenté de se débattre, mais le bras gauche du quidam la coinçait fermement, l’empêchant même de protéger ses fesses de ses mains. Elle recevait une fessée ! Elle avait eu beau gigoter, battre des jambes, rien n’y faisait. La main droite de l’homme avait continué à claquer à toute volée son derrière. Un derrière nu, puisque ce vicieux avait brusquement baissé sa culotte, malgré ses imprécations. Elle était cul nu , déculottée, montrant sa lune en plein jour. Le souvenir de ces moments la remplissait de colère et de honte. Ce vieux pervers avait vu son cul. Elle avait été tellement bouleversée qu’au lieu de lui sauter au visage pour lui arracher les yeux, elle était remontée sur son vélo et avait filé. Comble de honte pour elle, elle l’avait remercié ! Bien sûr, dans des circonstances ordinaires, il aurait été normal qu’elle le remercie de son aide pour réparer sa roue. Mais là, elle s’en rendait compte avec horreur, c’était comme si elle le remerciait de l’avoir fessée, de l’avoir punie. Qu’allait-il penser d’elle ? Et s’il revenait, s’il la trouvait là ? A cette pensée, elle avait eu la chair de poule, son cœur s’était emballé, et elle était repartie à toute vitesse, comme si le diable était à ses trousses. Pédalant en danseuse dans les montées, comme quand son postérieur était si sensible qu’elle ne pouvait le poser sur la selle.
Même pas peur !
Une fois rentrée chez elle, elle était furieuse contre elle-même. Pourquoi diable était-elle retournée sur les lieux de cette agression ? Et pourquoi s’était-elle enfuie comme si le vieux pervers avait pu la voir ? Comme si elle avait peur de lui, alors que, c’était certain, jamais plus elle ne le verrait. Jamais plus elle n’irait se balader sur ce foutu chemin, jamais plus. Et bien sûr, jamais plus elle ne recevrait la fessée, de personne. Jamais plus qui que se soit ne verrait son cul nu. Jamais. Jamais elle ne revivrait pareil moment d’humiliation. Pourtant, quelques jours plus tard, elle y retourna. Et pourquoi se serait-elle interdit de prendre ce chemin ? Après tout il était à tout le monde, et elle n’allait quand même pas avoir peur d’un papy incapable de pédaler tout seul. Elle s’était laissé faire parce qu’elle n’était pas dans son état normal, il avait profité de la situation. Mais il ne l’empêcherait pas d’aller là où bon lui semblait. Alors, comme par défi, elle y était retournée, souvent. Presque fière de surmonter sa peur. Presque par provocation. Pourtant,à chaque fois qu’elle parvenait à la clairière, elle ne pouvait empêcher les images de revenir. Le bras qui l’enserre, elle qui se penche, et la main qui s’abat sur ses fesses. Et surtout, l’horreur pure, la culotte qui descend. Ou plus exactement qui est descendue. Son cul mis à l’air, exposé. Alors elle accélérait, incapable de faire autrement. C’est même pour se forcer à surmonter cette peur irrationnelle qu’elle y retournait, comme pour l’exorciser. « Je vais où je veux, même pas peur ! »
Retrouvailles
Et bien sûr, ce qui devait arriver arriva. Ce jour là, alors qu’elle roulait sur ce fichu chemin, prenant bien garde à éviter les pierres pointues et les ornières, elle aperçut, quelques mètres devant elle une silhouette qu’elle reconnut immédiatement. « Putain, c’est lui, c’est le vieux cycliste pervers ! » Elle ralentit, tout en veillant à ne pas faire crisser les freins. Elle s’apprêtait à faire demi-tour et à s’enfuir. Partir, vite. Loin de ce pervers dangereux. Mais, brusquement, elle redémarra. Droit devant elle. A fond de train. Il allait voir si elle avait peur de lui ! A grands coups de pédales, penchée sur le guidon, elle poursuivait celui qui avait osé la traiter comme une gamine, comme une soubrette. La distance qui les séparait diminuait, elle se rapprochait de lui, qui ne l’entendait pas arriver. Il n’était plus qu’à quelques mètres. Elle accéléra encore, et elle le dépassa, penchée sur sa machine, les mains crispées sur le guidon, sans lever la tête, sans le regarder. Elle le laissait sur place, le vieux ! Elle éclata de rire. Elle l’avait battu, ridiculisé une nouvelle fois. Elle leva la main droite, dans le même geste que les vainqueurs d’étapes du Tour de France, et dressa le majeur bien haut. « Tiens, le vioque, voilà pour toi, bien profond ! »
Plus dure sera la chute
Elle était si fière d’elle qu’elle ne put s’empêcher de se retourner brièvement pour voir la tête qu’il faisait. Dans ce mouvement, le vélo dévia un peu vers la droite. Elle rectifia brusquement sa trajectoire d’un coup sec. La roue avant s’enfonça dans une ornière, déséquilibrant la machine. Zaza tenta de redresser, mais la roue resta coincée et le vélo s’abattit brutalement. La chute avait été si brutale que Zaza fut quelques instants avant de prendre conscience de la situation. Elle venait de prendre une gamelle monumentale, ses genoux et son coude droit, écorchés, la faisait souffrir et seul le casque qu’elle portait heureusement lui avait évité des dommages plus graves. Mais en plus, c’était inévitable, le vieux cycliste pervers allait arriver. Elle fut un moment tentée de fuir à toutes jambes en abandonnant sa bicyclette. Mais elle se rendit aussitôt compte qu’une telle fuite serait illusoire. Elle n’était pas en état de courir. Elle était au bord de la panique. Elle imaginait déjà la suite que donnerait le vieux cycliste à son geste de défi et à ses propos injurieux. Il allait se venger, c’était sûr. Profiter sans vergogne de la situation. Il n’aurait aucun mal à la retourner comme une crêpe, à l’immobiliser, à la déculotter. Cette perspective terrorisait Zaza. La première fois, elle avait été prise par surprise, elle ne pouvait évidemment pas prévoir que ce cycliste se révélerait être un monstre de vices et de perversité. Comment aurait-elle pu même imaginer que de tels satyres existaient ? Que des gens qui paraissaient normaux puissent agir de manière aussi incongrue, violente, vulgaire ? Qu’un homme civilisé puisse penser flanquer la fessée à une femme adulte, qui plus est en plein air, c’était déjà inimaginable. Mais qu’il puisse le faire encore plus. Et pourtant, il l’avait bel et bien fait ! Il lui avait baissé la culotte, il avait mis son derrière à l’air, le salaud. Il l’avait frappé, fort, longtemps, jusqu’à ce qu’elle ait les fesses brûlantes. Et surtout rouge brique, elle l’avait constaté à ses dépens dès son retour chez elle. Il allait recommencer, ce sadique. Elle allait encore être fessée, elle ne pourrait pas y échapper .
Bis repetita ?
Et en effet, le cauchemar devint réalité. Le vélo électrique surgit dans la clairière. Le vieux monsieur le laissa tomber sans précaution et se précipita sur l’éclopée, qui se tassa sur elle-même, pourtant déjà persuadée que rien de ce qu’elle pourrait faire ou dire n’empêcherait le furieux d’arriver à ses fins. Certes, elle pourrait lutter, se débattre, hurler. Mais elle savait déjà que, finalement, elle subirait le sort de la chèvre de Monsieur Seguin. Sauf qu’elle ne serait pas mangée, mais bel et bien fessée.
Le vieux monsieur s’agenouilla à côté de la blessée. Quand celle-ci tenta de reculer et de se protéger, il la retint d’une main ferme en grommelant :
« Ne faites pas l’enfant, et laissez moi voir ces écorchures, elles pourraient s’infecter »
Il sortit alors une trousse de secours de la sacoche de son vélo et, avec des gestes précis se mit à tamponner les plaies, puis à les recouvrir de pansements. Zaza se laissait faire, en grimaçant quelque peu et en se plaignant :
« Aille ! Ça pique ! »
Sans relever la tête, il grogna :
« Oh, il y a bien des choses qui piquent plus, vous verrez ! »
Sans qu’elle ait répondu, il l’aida ensuite à se remettre debout, mais constatant qu’elle boitait bas, il décréta :
« Vous n’êtes pas en état de remonter sur le vélo, et lui encore moins de rouler »
Quand elle tenta de répondre, il la coupa brutalement :
« Je ne pense pas que vous soyez en position de discuter, jeune dame. Vous allez vous asseoir sur cette souche, attendre et vous taire. C’est clair ? »
Zaza renonça à riposter. Docile, elle obéit, bien consciente qu’elle n’était en effet pas capable de remonter sur son vélo et que celui-ci était évidemment hors d’usage. L’homme s’éloigna de quelques pas, et sortit un téléphone de sa poche. Quelques instants plus tard il revint vers elle et annonça :
« Très bien, ma femme va venir vous chercher, elle emmènera aussi votre biclou »
Zaza comprenait de moins en moins ce qui lui arrivait. Elle s’attendait à être fessée, malmenée, punie, humiliée par un pervers lubrique. Voilà qu’il s’était transformé en un infirmier attentif, et en un homme marié ! Quand elle essaya de le remercier, il lui coupa la parole d’un ton qui ne supportait pas la réplique :
« Inutile, jeune dame. Vous allez rentrer chez vous, vous soigner, et au lit ! Vous avez fait et dit assez de bêtises pour aujourd’hui. »
Comme Zaza baissait la tête sans rien dire, il ajouta, goguenard :
« Avec vos genoux couronnés, vous avez tout de la gamine turbulente, jeune dame. »
Et comme s’il tenait à ce qu’elle comprenne bien ses intentions il ajouta :
« Pour le reste, je vous attendrai chez moi demain, à quinze heures. J’aurai eu le temps de m’occuper de votre vélo d’abord ...Attendez ici, sans bouger. »
Aventure cycliste
3ème partie
« Ne soyez pas en retard »
Après avoir prononcé ces mots, à la fois un ordre, une menace et une promesse, l’homme s’éloigna de la clairière, laissant Zaza seule et pour le moins dubitative. Allait-il la laisser là, au milieu de nulle part, avec son vélo inutilisable ? Mais il avait laissé entendre qu’il allait « s’en occuper », donc il comptait l’emporter. Mais comment ? D’autre part l’allusion à la « gamine » n’était, après tout, pas si obscure. Il laissait clairement entendre qu’il avait l’intention de « s’occuper » d’autre chose. Et la première expérience de Zaza l’amenait évidemment à craindre que ce soit de ses fesses. La perspective l’inquiétait, à juste titre. Mais le fait qu’il ait eu le culot de la convoquer, chez lui, la laissait encore plus interdite. L’idée qu’elle puisse se rendre d’elle-même à un tel rendez-vous lui apparaissait comme surréaliste. Quant à lui confier son vélo, quelles que soient les capacités dont il avait fait preuve lors de sa première crevaison, le prix pour son derrière lui apparaissait bien élevé. Pourtant elle obéit à l’injonction de ne pas bouger, et quelques minutes plus tard, le vieil homme revint vers elle, marchant à reculons pour guider une voiture dans le chemin défoncé qui amenait à la clairière. Elle était conduite par une femme d’une soixantaine d’années, aux cheveux gris coupés courts. L’homme embarqua le vélo de Zaza à l’arrière de la voiture, puis consentit à expliquer d’un ton bourru :
« Elle va vous ramener chez vous, vous déposerez le vélo chez moi en passant »
Eh ben, il ne s’embattait pas le mec ! Il sifflait, et une femme arrivait, comme ça. Qui était-elle ? Sa femme ? Et il lui aurait froidement demandé « ramène cette dame chez elle, je lui ai collé une fessée il y a quelques temps, et j’ai bien l’intention de récidiver dès demain » ? Ou bien était-il menteur et dissimulateur comme le sont généralement les hommes ; et avait-il la chance d’avoir une femme crédule sinon complaisante ? A moins que ce ne soit pas sa femme ? Il avait dit « chez moi », pas « chez nous ». En tout cas, la femme ne dit rien durant le parcours jusqu’à chez Zaza. Elle conduisait en silence, et Zaza ne prit pas l’initiative d’entamer la conversation. La voiture s’arrêta devant une maison, pas très loin de chez Zaza. Elle n’aurait aucune difficulté si, d’aventure, elle devait la retrouver. La dame retira le vélo du coffre et le déposa dans ce qui semblait être un garage. Puis elle demanda simplement :
« Je vous dépose où ? »
Zaza indiqua son adresse, et la dame l’y emmena, toujours silencieuse. Tout juste, au moment où sa passagère sortait du véhicule, lui dit-elle :
« Bonsoir. Prenez soin de vous. Et ne soyez pas en retard demain, il est très exigeant sur la ponctualité. »
Ainsi, « elle » savait qu’il l’avait convoquée pour le lendemain. Mais cela voulait-il dire qu’elle savait pourquoi ? Pouvait-elle croire que c’était seulement pour récupérer son vélo ? La dernière phrase, sur l’exigence de ponctualité laissait aussi Zaza interrogative. Qu’avait elle voulu dire par là? Était-ce simplement un conseil, ou une sorte d’avertissement ? Etait-il possible qu’elle invite tout naturellement Zaza à être à l’heure pour prendre sa fessée ? Zaza avait aussi remarqué que la femme ne l’avait jamais appelé « madame », comme il aurait pourtant été normal de le faire. Et qu’elle avait dit « il » et pas « mon mari ». Mais elle se dit que, peut-être, elle cherchait un sens à ce qui n’en avait pas. Et encore, n’avait-elle pas entendu ce que la dame avait marmonné entre ses dents en redémarrant :
« En tout cas, je l’aurai prévenue, il ne pourra pas me tenir pour responsable ! »
Dialogue singulier
Pour Zaza, la question était claire : « y aller ou pas ». Elle entama une sorte de dialogue intérieur.
- «Mais pour qui se prend-il ce malade ? Il espère que je vais me ramener et lui demander de me flanquer une raclée ? Il peut toujours se gratter ! »
- « Oui, mais tu dois bien récupérer ton vélo ! »
- « Ah, c’est vrai, je ne vais quand même pas le laisser à ce vioque ! »
- « Ben alors vas-y, mais tu sais ce qui arrivera ! »
- « Il n’oserait quand même pas ...chez lui ...en plus il est peut-être marié »
- « T en es sûre ? Et si sa femme était absente demain ? Et si elle le laissait faire ? Et si ce n’était pas sa femme ? »
- « Et si, et si ...avec des si …. »
- « Si tu vas chez lui, il comprendra bien que tu sais pourquoi ! »
- « Il comprendra que je viens reprendre mon vélo, et je lui ferai bien comprendre ... »
- « Bien sûr … comme la dernière fois …. »
- « Ça n’a rien à voir ! La dernière fois j’ai été prise … par surprise »
- « Et cette fois-ci tu ne pourras pas dire que tu ne savais pas ! »
- « Que je ne savais pas quoi ? »
- « Qu’il a bien l’intention de t’en coller une ! Tu le sais bien »
- « Ben … oui...c’est sûrement son intention. Mais il n’en est pas question. J’veux pas ! »
- « Et s’il le fait quand même ? »
- « Je le laisserai pas faire ...je me débattrai, je hurlerai, je sais pas moi ! »
- « La dernière fois, tu ne t’es pas tant débattue après tout ! »
- « Quand même ...enfin...au début si ... »
Ce fut pour elle comme une révélation. Elle devait bien en convenir, si elle s’était bien débattue et avait même insulté son bourreau au début, une fois qu’il lui eu baissé la culotte, elle avait cessé de résister. Elle avait reçu sa raclée presque comme si elle était consentante. Presque comme si elle avait admis que cette fessée était méritée. L’idée lui parut terrifiante. Comment aurait-elle pu « mériter » une fessée ? Cela n’avait pas de sens ! Mais le dialogue intérieur se poursuivait :
- « Il faut dire quand même que tu n’avais pas été très polie ! »
- « Oui … peut-être...c’est vrai ... »
- »Et hier, c’était pire encore ! »
- « Oui ...je suis désolée, surtout qu’il a été sympa quand même. Je … je devrais m’excuser ».
- « T’excuser ! Tu crois vraiment que cela suffira ? »
- « Ben … oui...ça ce fait non ? »
- « Et quand tu te seras excusée, il se passera quoi à ton avis ? »
- « Je reprendrai mon vélo, et puis c’est tout »
- « Mais avant tu auras pris une autre raclée ma petite, tu le sais bien ... »
- « J’en aurais peut-être besoin ... »
Méritée ?
Elle eut une nouvelle fois une sorte de haut-le-cœur. Elle aurait «besoin » d’être punie ? D’être déculottée ? D’être fessée ? C’était fou. Et pourtant, les idées s’imposaient à elle, comme si elles étaient émises par une autre :
- « Ce mec, c’est bien toi qui l’a agressé, il ne t’avait rien demandé. Tu t’es conduite comme une sale gamine, il t’a traitée comme telle, après tout. Et puis, tu n’étais pas obligée de retourner sur ce chemin. Encore moins de le provoquer. la deuxième fois, il aura it pu t’en coller une autre. Tu n’aurais pas pu te défendre, et avoue que tu l’aurais bien méritée, celle-là. Au lieu de cela il t’a soignée, il a réparé ta bécane, et il t’a fait raccompagner. C’est un gentleman finalement ! »
Mais une fois encore une autre partie d’elle même s’offusquait :
- « Un gentleman, mon cul ! »
L’expression qui lui était venue naturellement à l’esprit la fit rire in-petto.
- « Un gentleman qui met à l’air le cul d’une pauvre fille sans défense! Et qui la bat comme plâtre ! »
- « Oh ! Comme tu y vas ! Tu n’en n’es pas morte quand même. T as reçu une bonne trempe, ce n’est pas si terrible après tout ! »
- « Putain ça fait quand même drôlement mal, merde. J’ai eu les fesses en feu, elles étaient encore rouges quand je suis rentrée chez moi. »
Une nouvelle fois les mots qui lui venaient à l’esprit la firent sourire.
- « Oh la la ! Si je m’exprimais comme ça devant lui, y’a pas de doute, il aurait un bon prétexte pour m’en coller une »
- « Et peut-être que ça te ferait le plus grand bien ! »
Ainsi, à son corps défendant, en arrivait-elle à admettre que la seule perspective d’une nouvelle punition corporelle l’amenait à prendre conscience de ses écarts de langage. Elle qui usait – et souvent abusait – d’un langage fleuri pour ne pas dire de charretier. Elle en venait, insidieusement, à peser le pour et le contre de la perspective d’un nouveau passage sur les genoux de celui à qui elle pensait maintenant plus comme « son fesseur » que comme « le vioque »
- « Peut-être bien que j’aurais besoin d’être ... »
Elle hésitait sur le terme, renâclant à assumer ceux de « être prise en main » ou de « punie quand je le mérite »
- « Mais en même temps, ça fait quand même un mal de chien ! »
Déjà elle justifiait ses hésitations par la crainte de la douleur, et plus par celle de la honte d’être déculottée. Et en poursuivant son introspection elle prenait conscience que, certes, elle avait paniqué quand il lui avait dénudé les fesses, mais qu’une fois la fessée commencée, elle avait eu tellement mal aux fesses qu’elle en avait en quelque sorte oublié l’humiliation d’être cul nu. Ou plus exactement que quelque chose en elle l’avait amenée à presque admettre que cette mise à l’air de son derrière était en quelque sorte nécessaire. L’idée s’imposait d’elle même : quand on prend une fessée, c’est cul nu, évidemment. Elle prenait aussi conscience que, sans y avoir bien sûr réfléchi, une fois la fessée terminée, quand elle s’était relevée, elle avait d’abord eu le réflexe de se frotter les fesses endolories avant celui de les cacher en remettant sa culotte.
Révélation
Et c’est en repensant à cette culotte qu’elle avait tardé à remonter qu’elle prit conscience … que celle qu’elle portait était humide. Cette fois, elle ne censura pas les mots qui s’imposèrent à elle :
« Putain, c’est pas possible, quand je pense à tout ça je mouille mon slip ! »
Cette réalité qu’elle ne pouvait nier la plongea dans une nouvelle introspection. Elle mettait en lumière ce que, jusque là, elle avait refusé de s’avouer. Le soir de sa malencontreuse rencontre avec ce papy cycliste et sévère, elle avait filé sous la douche et tout naturellement commencé par s’asperger les fesses d’eau froide. Le contraste entre la chaleur dégagée par son derrière et l’averse avait été brutal. Paradoxalement, l’eau glacée ravivait la sensibilité de ses fesses, et en même temps calmait la brûlure. Mais surtout, elle n’en prit conscience qu’en y repensant, tout en continuant à arroser son postérieur endolori, elle avait ressenti une sorte de bien être sensuel. L’eau ruisselait sur ses fesses, s’insinuait entre elles, coulait le long de ses cuisses qu’elle écartait spontanément. Puis elle avait dirigé le jet d’eau sur son ventre, sur ses seins durcis, insistant sur les tétons dardés. Le froid la faisait frissonner, mais elle n’avait rien fait pour interrompre l’averse glacée. Au contraire, elle avait dirigé le jet plus bas, jusqu’à sa chatte. Quand l’eau glacée avait atteint cette partie si sensible, elle avait été secouée par un frisson. Mais elle n’avait rien fait pour se soustraire à cette sensation à la fois douloureuse et délicieuse. Elle avait écarté plus encore les jambes pour que la lame glacée pénètre plus avant. Quand elle frappa sur son petit bouton dardé, les jambes de Zaza flageolèrent. Elle se laissa tomber à genoux, laissant la vague de la jouissance la ravager.
Le souvenir de ce moment de plaisir, succédant à la séance claquante dont ses fesses avaient été les victimes, entraîna Zaza dans un abîme de perplexité. Jusque là, elle s’était interdite de faire le lien entre les deux. Maintenant, alors qu’elle constatait que la seule perspective d’une nouvelle raclée la faisait mouiller, elle ne pouvait plus se cacher la vérité. La fessée avait été douloureuse, ô combien, la situation l’avait remplie de honte, l’idée qu’elle puisse se reproduire la terrorisait, mais en même temps l’excitait.
Sans qu’elle en soit vraiment consciente, sa décision été prise. Elle irait au rendez-vous, ou plutôt elle se rendrait à la convocation. Et en effet, à l’heure dite, elle se présenta au domicile du cycliste.
Quand il faut y aller...!
Elle avait retrouvé sans peine la petite maison où celle qui l’avait raccompagnée après son accident avait déposé son vélo. Avant de tirer la chaîne reliée à une cloche qui pendait au portail, elle eut un mouvement de recul.
« Putain, mais je suis folle ! Il me siffle et j’accours. C’est pas possible, je me tire. Tant pis pour mon vélo, qu’il se démerde avec »
Mais aussitôt elle se reprit :
« Il va croire que j’ai peur de lui, ce vieux pervers. Je ne lui ferai pas ce plaisir. S’il pense que je vais reculer, il se trompe. Je vais lui montrer que Zaza ne tremble pas devant lui ! »
Et, comme on se jette à l’eau, elle tira brutalement la chaîne. Le tintement de la cloche la fit sursauter. Presque aussitôt, le vieil homme apparu à la porte du garage. Souriant, presque affable, il l’invita d’une voix forte :
« Entrez, jeune dame, le portail est ouvert »
« Jeune dame », les mots la mettaient d’emblée à sa place. Cette fois sans hésiter, elle poussa la grille en entra, et rejoignit celui qui l’attendait et qui l’invita d’un geste à le rejoindre dans le garage.
« C’est bien d’être venue, jeune dame, votre machine est prête, ce n’était pas aussi grave que je pensais »
Il interrompit d’un geste de dénégation les remerciements qu’elle s’apprêtait à lui adresser et s’enquit à la fois gentiment et ironiquement :
« Et vous même, vous êtes réparée? »
Elle acquiesça, rassurée par le ton enjoué de son interlocuteur qui reprit :
- « Nous avions dit quelle heure, jeune dame ? »
- « Ben, dix heures ... »
- « En effet. Et quelle heure est-il ? »
- »Ben dix heures ! »
Le regard du vieil homme était à la fois moqueur et inquisiteur quand il lança :
« Il faudrait corriger cette manière de commencer toutes vos phrases par ce « ben » vous savez »
Un peu déstabilisée par cette remarque stylistique elle haussa les épaules en grommelant ;
-« Oui, bon, on n’est pas à l’école non plus ! »
La riposte fut immédiate, et le ton de la voix plus sec :
-« Je vois que vous n’avez pas perdu non plus la mauvaise habitude des insolences, jeune dame ! »
Et avant qu’elle n’ait pu se justifier il ajouta :
-« Et que l’exactitude n’est pas non plus votre qualité première »
Cette fois, l’injustice du reproche la fit réagir vivement :
-« Ben quoi, y’est à peine dix heures ! »
Le froncement de sourcils suffit pour qu’elle se reprenne :
-« Enfin...je veux dire ...il est juste dix heures »
- « A l’heure d’hiver peut-être ... »
- « Oh merde ! J’ai oublié ce foutu changement d’heure ! »
Probablement trop absorbée par ses hésitations, elle avait en effet zappé totalement le passage à l’heure d’été. Elle tenta de s’en excuser mais une nouvelle fois un geste de la main suffit pour l’en dissuader.
L’heure, c’est l’heure !
- « L’heure, c’est l’heure, vous connaissez l’expression ... »
- « Oui, Monsieur, je suis désolée ... »
- « Vous connaissez aussi la conséquence d’un retard inexcusable »
Ce n’était pas vraiment une question, mais bien l’affirmation d’une évidence. Énoncée comme telle. Pas non plus une menace. Mais la simple constatation d’un fait. Elle était en retard, elle ne pouvait le nier. Elle ne tenta d’ailleurs même pas de le faire. Pas plus qu’elle ne prétendit apporter des justifications à ce retard. Il était « inexcusable », le mot ne lui sembla pas excessif. Elle resta donc muette, et ce mutisme était une forme d’acceptation de ce qui était présenté comme inéluctable.
- « Nous commencerons donc par régler ce petit problème d’horaire »
Ce n’est que par la suite que Zaza se souviendra que par ce « nous commencerons », il annonçait déjà une suite. Et bien qu’il n’ait toujours pas posé de question, elle acquiesça :
- « Bien, Monsieur »
Une lueur passa dans le regard de celui qu’elle appelait ainsi. Elle venait d’accepter sans barguigner les « conséquences ». Première victoire pour lui. Il profita aussitôt de son avantage. La première fois, il l’avait fessée en quelque sorte par surprise. Aujourd’hui il en était autrement. Il lui fallait obtenir l’expression explicite de l’acceptation :
- « Comment allons-nous sanctionner ce retard, jeune dame ? »
Elle n’hésita que quelques secondes. L’heure n’était plus à tergiverser. Elle en était consciente. Elle était venue de sa propre volonté. Elle avait admis une faute. Le vin était tiré, il fallait le boire. Alors pourquoi tenter de reculer une échéance qu’elle avait d’ores et déjà reconnue ? Elle ne se faisait pas la moindre illusion sur ce qu’il attendait d’elle. Mais prononcer « le » mot était une épreuve. Aussi, presque sans y avoir réfléchi, elle tenta de contourner l’obstacle :
- « Par … par une...punition, Monsieur ? »
Cette fois, c’est une lueur ironique qui illumina le regard de vieil homme. Elle était sur la bonne voie, elle admettait la nécessité de la sanction. Mais il en voulait plus :
- « Pourriez-vous appeler les choses par leur nom, jeune dame ? »
Vaincue, elle céda et concéda, la gorge un peu serrée :
- «La ...la fessée, Monsieur »
Vous savez comment ça se passe ...
Un fugace sourire de victoire éclaira le visage du dit Monsieur, qui reprit :
- « Vous savez comment ça se passe, n’est-ce-pas ? »
Elle ne répondit pas, restant inerte, bras ballants, tête baissée. Il insista :
- « Si je la baisse moi-même, vous en paierez le prix, jeune dame ! »
Il n’était pas nécessaire qu’il précise de quoi il parlait, elle ne jugea pas nécessaire de faire comme si elle ne comprenait pas. Sans mot dire, sans lever la tête, elle se retourna, dégrafa la ceinture de son pantalon, le laissa tomber sur ses chevilles. Elle savait fort bien que cela ne lui suffirait pas, mais elle interrompit pourtant son déshabillage. La réaction fut immédiate :
- « Comment se reçoit une fessée, jeune dame ? L’auriez-vous oublié ?»
- « ...Non, Monsieur ... »
- « Alors, je vous écoute ... »
- « C’est … cul nu, Monsieur »
Elle l’avait dit. Il ne restait qu’à le faire. Et elle le fit. D’un geste presque brusque, elle fit glisser sa petite culotte sous ses fesses. La veille encore, la chose lui aurait parue totalement impensable, et pourtant elle venait bel et bien de se déculotter elle-même ! De montrer son cul, sans pudeur. Une idée lui traversa l’esprit : « putain, il voit mon cul, ce pervers ! Je lui montre la lune, ma lune. J’espère au moins qu’il se régale ! »
« Approchez, jeune dame ! »
L’ordre était simple et clair. Il n’était plus temps de chercher à biaiser, ou de faire la prude. Elle se retourna, cacha d’un geste machinal sa foufoune de ses mains, et se dirigea vers celui qui la dirigeait ainsi. Il s’était assis sur une sorte de tabouret, au milieu du garage, dont la porte était restée ouverte. Elle ne prit cependant pas vraiment conscience que son derrière dénudé était ainsi visible depuis l’extérieur. Qu’elle ne montrait pas seulement son cul nu au vieil homme, mais que n’importe qui se présentant au portail le verrait aussi. L’homme tapota ses cuisses d’un doigt. Il la voulait donc sur ses genoux, dans la position presque emblématique de la gamine qui prend une fessée. Quand elle fut à sa portée, il lui prit le bras pour accompagner son mouvement. Elle bascula au travers des cuisses, posant les mains sur le sol. L’homme passa la langue sur ses lèvres, en amateur, en gourmet, en connaisseur. Peut-être eut-il la tentation de caresser de la paume ce derrière qu’il avait déjà vu, mais dont la nouvelle exposition le ravissait. Oui, la chose se confirmait, la donzelle avait un beau cul ! Un très beau cul. Une sphère dont on ne soupçonnait pas la rondeur quand il était recouvert, mais qui semblait se sublimer quand il apparaissait nu. Une raie mince, comme un coup de couteau dans une pomme. La belle, par réflexe ou par pudeur, serrait les fesses. L’homme posa la main gauche au creux des reins, et leva l’autre. La fessée allait commencer.
Mettre les pendules à l’heure
- « Il faut donc mettre les pendules à l’heure, jeune dame ... nous avions rendez-vous à dix heures ... »
La main s’abattit, dix fois. Elle ne lâcha pas un cri. Les fesses restèrent serrées, fermées.
- « Et vous êtes arrivée à onze heures ... »
Onze claques, alternativement sur l’une et l’autre fesse. Elle ne put retenir un « umpf » étouffé.
- « Dix, ce n’est pas onze ... »
Avant qu’elle n’ait pu comprendre où il voulait en venir, un rai de douleur déchira son derrière. Sans qu’elle ait pu le voir, bien sûr, l’homme s’était emparé d’une fine baguette souple. Qui cingla dix fois le postérieur. Dix coups, dix cris gutturaux, dix ruades. Dix coups tellement douloureux que les claques de la main apparaissaient maintenant comme presque insignifiantes. A chaque nouveau coup de la baguette, Zaza avait le sentiment que la peau de son derrière éclatait comme celle d’une tomate avant épluchage. L’homme resserra son bras gauche pour mieux la maintenir et éviter qu’elle glisse de ses genoux. Et qu’elle puisse ainsi recevoir onze cinglées. Zaza avait l’impression que son derrière était déchiqueté. Elle ne maîtrisait ni ses plaintes ni les mouvements de ses jambes. Instinctivement, elle tenta de protéger son cul. L’homme saisit ses poignets et les maintint dans son dos en expliquant :
- « Ah … on ne met pas les mains, sinon on reprend depuis le début ... »
La sanction fut immédiate. Implacable. Dix fois, puis onze fois, la terrible baguette meurtrit à nouveau les fesses. Elles étaient maintenant zébrées de traces rougeâtres. Zaza n’était plus en état de compter les coups. Ses jambes s’agitaient fébrilement. Elle ne se souciait pas que cela exposait à la vue de son fesseur les secrets de son abricot nacré. Et même celui de son petit trou.
- « Relevez-vous, jeune dame »
Elle obéit, se redressant avec peine, les jambes flageolantes. L’instinct ne la poussait plus à cacher son sexe des mains, mais d’abord à les porter à son cul, tout en piétinant sur place.
- « Vous allez réfléchir au respect des horaires, jeune dame … Dix minutes au coin. Les mains sur la tête, et sans bouger »
Posant une main sur la nuque de Zaza, il l’amena jusqu’au coin au fond du garage. Peut-être ces dix minutes furent-elles plus difficiles à supporter que la fessée elle-même. Mais Zaza parvint cependant à obéir à l’injonction d’immobilité. Elle était juste agitée de tremblements nerveux, et cherchait à reprendre ne respiration normale. Lui s’était tranquillement assis et contemplait le derrière cramoisi, décoré de lignes plus foncées qui commençaient à virer au violet.
La semaine prochaine
Ce séjour « au coin » avait été une épreuve supplémentaire, mais une suite nécessaire. La douleur persistante permettait en effet à Zaza de « réfléchir ». De faire le point. De comprendre ce qui venait de lui arriver. Ainsi, ce n’est pas seulement le risque de prendre une nouvelle volée qui l’amena à rester immobile, les fesses à l’air et les mains sur la tête. Cette position lui aurait paru infantile voire grotesque quelques jours plus tôt. Elle lui apparaissait aujourd’hui comme la suite logique, presque nécessaire, de ce qu’elle venait de vivre.
- « Remontez votre culotte, jeune dame. Nous nous chargerons des conséquences de vos écarts de langage la semaine prochaine »
Le frottement de la culotte sur ses fesses endolories, ravivant la douleur, la fit frissonner. L’idée qu’elle devrait remonter sur un vélo et poser le derrière sur la selle lui semblait inenvisageable. Par contre, elle ne songea même pas à contester la perspective d’un nouveau rendez-vous. Elle avait déjà intégré sa nécessité. Son retard avait été sanctionné par une cuisante fessée, ses « écarts de langage » selon l’expression un peu désuète que l’homme avait utilisée devaient l’être aussi. Elle ne le contestait pas. C’était la règle, elle l’acceptait sans rechigner. La fessée ferait désormais partie de sa vie, cela n’était pas discutable. « Monsieur » en déciderait le moment et la sévérité, c’était acquis.
Alors qu’il lui avançait le vélo, il ajouta :
- « Vous avez été parfaite, jeune dame »
Cette appréciation l’emplit d’une forme de fierté. Elle avait su aller au bout d’elle-même. La séance avait été difficile à supporter, ses fesses étaient endolories, brûlantes, mais elle avait le sentiment du devoir accompli. La fessée, aussi sévère qu’elle ait été, était méritée. Non seulement aux yeux du Monsieur, mais surtout aux siens. Sans être encore capable de l’exprimer clairement, elle commençait à comprendre qu’une fessée – en tout cas celles que lui infligeait le vieux cycliste – n’est jamais vraiment imposée à celle qui le reçoit. Il avait été son fesseur, mais surtout son initiateur. Et déjà, elle lui en savait gré.
Il tendit alors une carte de visite, sur laquelle étaient déjà inscrites une date et une heure, en précisant :
- « C’est au village … si vous ne trouvez pas toute seule, demandez la maison du Père Castor, on vous indiquera... »
Le petit mari
Alain Éloge Le petit mari Janvier 2022 Le « petit mari » Chapitre premier A la fessée ce soir « Au coin » Bien qu’il lui arrivât de se considérer comme quelque peu féru de psychologie, il était bien obligé d’en convenir : il était bien incapable de s’expliquer le mécanisme qui l’avait amené à cette situation pour le moins paradoxale. Pour tous, il était le professeur, l’homme installé dans la vie, l’adulte estimé de ses collègues, considéré par tous comme un homme sérieux sinon parfois austère. Il apparaissait aux connaissances de son couple comme un mari attentif, respecté par son épouse et peut-être même un peu autoritaire. Et pourtant il était là,debout, le nez collé au mur, le derrière nu, le pantalon et le slip aux chevilles. Il était, selon l’expression que tous auraient considérée comme enfantine, « mis au coin ». Il venait de prendre une fessée ; la couleur cramoisie de ses fesses ne pouvait du reste laisser le moindre doute à cet égard. Cette raclée qu...
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